Thursday, December 22, 2011

Pétrole / Oil

La semaine passé, j’ai vu l’exposition « Pétrole » d’Edward Burtynsky au Musée McCord. Le site web du musée déclare que « L'objectif de Burtynsky capture également les effets de l'exploitation pétrolière sur nos vies, son emprise et ses conséquences sur les gens, les villes, les paysages et l'environnement”. En général, je dois admettre avoir été quelque peu déçu par l’exposition, mais j’ai définitivement trouvé très puissantes les images représentants la dépendance de notre société face au pétrole.

La plupart des photos présentées en début d’exposition ont été prises à Fort McMurray, en Alberta. Un endroit qui, pour beaucoup de Canadiens, est devenu synonyme du très controversé projet des sables bitumineux. Au Québec, le débat autour des sables bitumineux semble se concentrer sur l’argument moral, à savoir leur impact sur l’environnement, maintenant et dans le futur. Beaucoup de Québécois, ainsi que d’autres Canadiens vivant dans des provinces sans champs de pétrole, sont confiants de prendre cette position de supériorité morale. Inversement, les habitants de l’Alberta et des autres régions du Canada dépendants fortement des produits du pétrole pour leurs emplois, s’unissent avec une confiance égale autour de l’argument économique pour les sables bitumineux : ils fournissent un moyen de subsistance pour des communautés entières, et continueront de le faire pour les générations futures. Étant convaincu qu’ils ont tous deux raison, que leur argument est supérieur à celui de l’autre, chaque camp a fortement défendu son point et maintenant la question des sables bitumineux est possiblement la plus controversée au Canada. Pour ceux qui prennent la position pro-sables bitumineux, la vie suit son cours habituel. Par contre, pour ceux qui croient que la production de pétrole à partir des sables bitumineux doit être réduite ou carrément arrêtée, une réponse plus élaborée que l’indignation morale est de mise.

L’impact environnemental du projet des sables bitumineux est certainement double : le processus de production du pétrole, et ensuite l’utilisation du pétrole comme carburant. Les images initiales de Burtynsky montrent la production sur une grande échelle. Tandis que les machines et les structures sont en quelque sorte visuellement familières, peu d’entre nous pourraient revendiquer comprendre concrètement ce que ces images représentent. Cependant, les photos qui suivent sont celles de vastes réseaux d’autoroutes, de rues où les stations d’essence s’alignent, de restaurants « drive-thru » et autres zones urbaines entièrement définies par les routes. Ces images sont plus que familières. Elles sont celles de la vie de tous les jours, des endroits que nous croisons constamment, bref, de tout ce qui nous entoure. Même si le paysage sévère et mécanique de Fort McMurray présente bien peu de ressemblance avec ces images, le lien entre les deux environnements est clair : l’un existe pour servir l’autre. Présentement, la plupart des Canadiens s’opposants aux sables bitumineux sont dans l’étrange position de se battre contre quelque chose qui est à la base de leur vie. C’est l’équivalent moral de militants pour les droits des animaux qui protesteraient contre l’abatage et la consommation de la viande, tout en savourant des hamburgers, du bacon et du poulet rôti à tous les jours.

L’argument moral n’a pas à exister séparément de l’argument économique. Dans la même veine que le blog de la semaine passée, il apparaît peu probable que la solution proviendra du gouvernement. Elle viendra de Canadiens individuels agissants ensemble. Si les Canadiens excercent leur primauté de consommateur (l’utilisation de leur pouvoir d’achat – argent – pour motiver les producteurs) en changeant leur mode de vie, nous pourrons demander moins d’énergie, de même qu’une énergie plus propre. Face aux « grandes entreprises », plusieurs consommateurs se sentent impuissant, mais c’est loin d’être le cas. Tandis que  les arguments moraux peuvent être ignorés pendant des décennies, les argument économiques, eux, sont irrésistibles. Si la demande de pétrole par les Canadiens chute, les corporations répondront. Il voudront trouver un moyen de maintenir leurs profits en venant chercher notre argent à nouveau Les consommateurs Canadiens doivent s’assurer que cette recherche les mènera vers des produits, des comportements et des profits plus verts.

Le futur du Canada serait mieux servi en reconnaissant et en rectifiant l’économie qui sous-tend les sables bitumineux, qu’en dépeignant les communautés créées par leurs réserves de pétrole comme étant inhumaines. Ces communautés font seulement nous exposer à la réalité des vies qu’elles mènent. Ultimement, nous devons décider ce qui est le plus important : qui devrait se sentir mieux, nous ou la planète?

Tous les Canadiens désirant s’élever à une position de supériorité morale par rapport à notre besoin de pétrole doivent s’assurer de se rendre jusqu’à cette position… à pied.

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Last week, I saw the 'Oil' exhibition at the Musée McCord by Edward Burtynsky. The museum's website proclaims that 'Burtynsky's lens has also captured the impact that petroleum development has on our lives and its hold on people, cities, land, and the environment.' Overall, I have to admit to being slightly underwhelmed by the show, but I did find the images depicting our society's reliance on oil very powerful.

Many of the earlier images in the exhibition were taken in Fort McMurray, Alberta. Somewhere that, for many Canadians, has become synonymous with the environmentally controversial, tar sands project. In Québec, debate about the tar sands seems to focus on the moral argument, ie. its impact on the environment now and in the future. Many Québecers, and other Canadians living in provinces without oil fields, feel assured taking this high ground. Conversely, inhabitants of Alberta, and the other parts of Canada heavily reliant on oil production for jobs, congregate with equal confidence around the economic arguments for the tar sands: it provides a livelihood for entire communities, and will do the same for their children.  Feeling secure that they are both in the right, that their argument is the superior one, each side has fought their corner strongly and the tar sands are now possibly the most divisive issue in Canada. For those taking a pro-tar sands stance, life is business as usual. However, for those who believe that oil production from the tar sands must be reduced or stopped, a more sophisticated response than moral outrage seems necessary.

The tar sands project's impact on the environment is surely two-fold: the oil production process, and then the use of the oil as fuel. Burtynsky's initial images show production on a large scale. Whilst the machinery and structures are somewhat familiar visually, few of us could claim to understand the detail of what the images depict. However, the images that follow these are ones of vast networks of autoroutes, streets lined with gas stations, drive-thru restaurants and urban areas utterly defined by roads. These are more than familiar sights. These are images of everyday life, the places we pass through constantly, in short, they are our surroundings. Though the stark, mechanical, industrial landscape of Fort McMurray bares little resemblance to them, the link between the two environments is clear: one exists to service the other. Currently, most Canadians opposed to the tar sands are in the strange position of fighting against something which underpins their lives. It is the equivalent of animal rights activists protesting against the slaughter and consumption of meat, yet enjoying burgers, bacon and roast chicken on a daily basis.

The moral argument does not have to exist separately from the economic one. Following on from last week's blog, it appears unlikely that the solution to this problem is going to come from government. It is going to come from individual Canadians acting together. If Canadians exercise their consumer sovereignty (use their purchasing power - money - to motivate producers) by changing their lifestyles, we can demand less energy, and also cleaner energy. In the face of 'big business' many consumers feel helpless, this is far from the truth. Whilst moral arguments can be ignored for decades, economic ones are irresistible. If the demand for oil amongst Canadians drops, corporations will respond. They will look to maintain their profits and they will come in search of our money again. Canadian consumers must ensure that this search leads them to greener products, behaviour and profits.

Canada's future will be better served by acknowledging and rectifying the economics underpinning the tar sands than portraying the communities created by their oil reserves as inhumane. These communities are merely exposing us to the realities of the lives we lead. Ultimately, we need to decide which is more important, making the planet or ourselves feel better?

All Canadians who are going to take the moral high ground in regard to oil need to be sure that they get there on foot.

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